CINÉ-CLUB DE JEUNES A VALENCE
C'est en septembre 1946 que le premier ciné-club de jeunes est crée. C'est un enseignant, Jean Michel (1914 - 1957), passionné de cinéma qui est à l’origine de cette heureuse initiative à Valence. Chaque séance commence par une petite présentation et le film est suivi d'un débat où personne n'a le droit de dire "taisez-vous".
On ne dira jamais assez le rôle de tous les ciné-clubs dans la survivance du cinéma muet, dans le soutien apporté par exemple à certains courants comme le néoréalisme italien ou la connaissance du cinéma japonais.
En 1960 plus de 10 000 ciné-clubs sont recensées.
Mais la mise en place du ciné-club de jeunes à Valence ne sera pas un long fleuve tranquille pour son fondateur. Jean Michel, à la fin des années 40, est au cœur d'un procès mettant en avant le vide juridique d'une structure qui est un vecteur d’éducation et de culture sans but commercial face à une administration qui réclame des taxes et à une industrie du cinéma avec des intérêts financiers énormes.
Le procès aura un retentissement national et permettra aux ciné-clubs de se positionner légalement face à l'exploitation commerciale des cinémas.
Logo du ciné-club de jeunes
Le 21 juillet 1950, Jean Michel devient le président de la toute nouvelle Fédération Française des Ciné-Clubs de Jeunes (F.F.C.C.J.) qui prendra le nom de Jean Vigo en 1964.
La brutale disparition de Jean Michel en 1957 laissera un grand vide à Valence dont le ciné-club reprendra le nom. Les ciné-clubs connaîtront un déclin dans les années 90. Mais on assiste aujourd'hui à une renaissance de structures sur tout le territoire national. Les festivals de films n'ont jamais été aussi nombreux. Les projections pour les scolaires, en liaison avec les enseignants, sont multiples. Les tous petits ne sont pas oubliés avec les ciné-goûters organisés dans les salles après la projection de films originaux, très différents de ceux proposés par les grands studios. Sans parler du travail remarquable des cinémathèques, de certains distributeurs qui ressortent des films restaurés et de nombreux exploitants de salles qui s'acharnent à proposer d'autres alternatives aux films commerciaux.
Nous devons beaucoup à Jean Michel et tous ceux qui ont œuvré pour la diffusion et l'accompagnement dans nos villes de tous les genres du septième art.
Ci-dessous, un des rares exemplaires du programme du ciné-club pour tous Jean Michel en 1961, dont les projections se déroulaient dans la belle salle du REX. On notera la présentation en première partie, d'un court métrage qui a malheureusement pratiquement disparu dans la séance que nous proposent les cinémas aujourd'hui.
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