ABC et FAMILIA
L' ABC (390 places ) et le FAMILIA (250 places) sont deux cinémas aujourd'hui oubliés de Bourg-les-Valence. Dans l'ombre des grandes salles de Valence, ils ont pendant plusieurs années servi un septième art qui était très populaire et pratiquement accessible à tous. Le FAMILIA présentait en première partie les actualités MOVIETONE FOX deux semaines après le PROVENCE de Valence et la semaine suivante elles étaient projetées à l'ABC. A la fin des années 60, l' ABC proposait les ACTUALITES FRANÇAISES ou PATHE JOURNAL.
Monsieur Henri Vierne nous apporte un témoignage précis et passionnant sur ces deux salles.
« Avant la guerre, existait un cinéma appelé l' EDEN dont l'entrée se situait rue du gaz à Bourg les Valence. La salle a pris par la suite le nom de ABC avec son entrée rue de l'Industrie. Je n'ai pas la date exacte mais cette appellation figurait en 1945/1946. Ce cinéma était équipé de deux projecteurs 35 m/m assez anciens. Je ne les ai vus qu'une fois. C'était des projecteurs que l'on lançait avec une manivelle avec changement de projecteurs toutes les 20 minutes environ (bobine de 600 mètres). La salle possédait un balcon comme beaucoup de cinémas de cette époque. Il y avait quatre séances par semaine du vendredi soir au dimanche soir avec une matinée le dimanche. Le format de projection était et a toujours été le 1.37. Le format panoramique 1.66 et le cinémascope n'ont jamais été installés dans ce cinéma. Cette salle a fermé en 1968 au début de l'été. Le Dauphiné Libéré y projetait une fois par an le film réalisé à l'occasion du Critérium cycliste. Pour cela le journal installait un projecteur à arc 16 m/m dans la salle ».
A l’affiche le dimanche 5 février 1961
Plan de la rénovation-création d'août 1941 de l'EDEN qui va devenir l'ABC
« Le 11 novembre 1949, avec le film trente secondes sur Tokyo, un autre cinéma d'obédience paroissiale a vu le jour à Bourg les Valence. Nommé "le FAMILIA" il était installé dans une salle appelée autrefois salle Jeanne d'Arc, rue Dèriard. L'installation comportait un seul projecteur 16m/m Hortson à lampe. Toutefois celle-ci s'est vite rendue peu puissante pour la dimension de la salle et un électricien local a installé une lanterne à arc avec redresseur qu'il a conçu et fabriqué lui même. Au départ ce redresseur doté de deux lampes au mercure était suffisant pour les films en noir et blanc mais insuffisant pour les films en couleurs. Il a donc été doublé pour avoir quatre lampes et je l'ai toujours vu fonctionner ainsi. La salle avait une capacité de 250 places. A l'époque, les jours d'affluence, on rajoutait des chaises dans les allées au mépris de toute sécurité ce qui serait impensable de nos jours.
Ce cinéma proposait trois séances par semaine: Samedi et Dimanche en soirée et Dimanche en matinée. En 16m/m, les programmes comportaient 3 bobines contrairement au 35m/m qui en avait 7 ou 8. Le programme se décomposait en une première partie - documentaire, actualités, bande annonce du film suivant et quelques publicités- maximum 30 à 35 minutes. Puis après l'entracte, un film de 1h30 à 2 heures. La première partie tenait sur une bobine de 600 mètres et le film sur une de 1200 ou 1500 mètres. Pour les métrages plus longs nous commencions la projection avant l'entracte.
En 1960, j'ai installé le cinémascope de manière à avoir des films grand spectacle pour attirer le plus de spectateurs. Le premier film scope a été l'eau vive d'après Jean Giono. Ce cinéma a fermé au printemps 1963. Depuis il a été démoli et un immeuble "Le Charlemagne" a été construit à sa place ».
Un grand merci à Henri Vierne pour son aide précieuse et à mémoire de la Drôme pour la photo du FAMILIA.
Commentaires
Enregistrer un commentaire